En Afrique centrale, l’exploitation artisanale du bois d’œuvre constitue une activité au moins aussi importante en volumes, en emplois et en chiffres d’affaires que l’exploitation des forêts par des firmes industrielles à destination de l’exportation. Ce sont des filières aujourd’hui bien organisées mais elles restent presque entièrement dans l’informalité, ce qui nuit à leur développement et diminue leur contribution aux économies nationales.
En effet, la production annuelle de sciages artisanaux informels consommée sur les marchés domestiques ou exportée officieusement vers les pays limitrophes est supérieure à la production de sciages réalisée par le secteur industriel. En dépit du consensus sur son importance, les tentatives d’une meilleure régulation de l’exploitation artisanale du bois demeurent rares en Afrique centrale, la gestion durable des forêts ayant généralement été recherchée via le modèle de la concession forestière industrielle.
Malgré son informalité et des ponctions illicites subies par les opérateurs, le sciage artisanal est une activité rentable pour les acteurs directs et indirects de la chaîne de valeur dans tous les pays étudiés. Si plusieurs études permettent de mieux connaître aujourd’hui les caractères socio-économiques des filières informelles d’exploitation artisanale du bois, les impacts environnementaux de ces activités demeurent inconnus et très peu de mesures sont proposées pour les atténuer, contrairement par exemple au secteur du bois de feu qui fait l’objet de nombreuses expériences de régulation depuis plusieurs décennies. L’état actuel et le développement futur de l’exploitation artisanal du bois fragilisent la mise en œuvre des actions de gestions durable des ressources forestières engagées par les Etats d’Afrique centrale. Déjà d’une ampleur remarquable, l’exploitation artisanale du bois va manifestement croître dans les prochaines années, en étant portée par les stratégies de développement élaborées par les Etats d’Afrique centrale et qui sont bâties sur la croissance des villes et sur l’augmentation de la production agricole et minière.
Ce projet a été officiellement lancé par le Ministère camerounais des Forêts et de la Faune (MINFOF) lors d’un atelier tenu à Yaoundé les 24 et 25 février 2020.
Il est mené sous le leadership du CIFOR, en collaboration avec le CIRAD, l’IRD et Tropenbos-RDC. Il a une durée d’exécution de quatre ans et sera particulièrement actif dans les communes de Dzeng et Mindourou au Cameroun et dans le secteur Yalikandja-Yanonge dans la province de la Tshopo en RDC.
C’est dans ce contexte que TB RDC a signé, en septembre 2019, un contrat avec le CIFOR dans le cadre du projet PROmouvoir et Formaliser l'Exploitation Artisanale de bois en Afrique Centrale (PROFEAAC) en vue d’apporter son expertise dans l’encadrement et le renforcement des capacités des exploitants artisanaux de bois de la province de la Tshopo.
Objectifs spécifiques :
Un appui pour assurer la régénération de la ressource dans le domaine non permanent.