Accompagnement des communautés forestières en RDC dans la protection et gestion durables des ressources en eau et forestières afin de renforcer la résilience socio-écologique

Les forêts et les ressources en eau ont également une valeur vitale pour la RDC elle-même : Plus de 80% de la population congolaise dépend directement de la forêt pour sa survie et son bien-être : nourriture, eau, médicaments, matériaux de construction et meubles, revenus monétaires, tout cela provient de l'exploitation de la forêt et de ses ressources.

Cependant, la RDC figure aussi parmi les pays les plus pauvres du monde (par exemple, sur l’indice de développement humain la RDC est classée 175e sur 189 pays). La pression démographique, la déforestation et les activités minières à grande échelle ont entraîné une grave dégradation de l'environnement. En conséquence, et pour survivre, la population locale et des acteurs externes s’engagent de plus en plus dans des pratiques destructrices qui épuisent les ressources forestières et affaiblissent la résilience socio-écologique des communautés pour faire face à des chocs environnementaux.
La protection et la conservation des forêts tropicales et des ressources en eau sont devenues une priorité urgente et absolue. Elles sont essentielles pour garantir l'accès aux services écosystémiques des forêts à long terme. Les ressources naturelles ne doivent donc pas être polluées ou dégradées au point de devenir impropres à l'exploitation. Plusieurs forces sont à l'origine du processus de dégradation des ressources naturelles, notamment :
- la pression croissante sur les ressources en eau aggravées par l’exploitation minière illégale et l’agriculture non durable conduisant à la dégradation de l'environnement forestier et à une augmentation des maladies hydriques, des inondations et des cours d'eau asséchés ;
- le changement climatique engendrant la réduction de la qualité de l'eau, la destruction des infrastructures en raison des précipitations extrêmes et des inondations, la réduction de la disponibilité des ressources en eau, augmentation du potentiel de conflits transfrontaliers liés à l'eau ;
- la dégradation des services écosystémiques, la croissance démographique et les conflits.
Face à ces différents défis, plusieurs réponses gouvernementales ont été formulées par la RDC notamment l’élaboration de multiples documents politiques et stratégiques (code forestier, loi sur la protection de l’environnement, la stratégie REDD+, la Stratégie nationale sur la foresterie communautaire, etc.).
À l'échelle locale, la foresterie communautaire a été introduite comme un mode de gestion des forêts et des ressources en eau par les communautés locales. Elle vise la régulation des ressources forestières et en eaux en prenant en compte des considérations écologiques. Par conséquent, elle contribue également à la mise en place des structures de gouvernance, de gestion et de développement des activités d’alternatives économiques au profit des communautés bénéficiaires pour l’amélioration de leurs conditions socio-économiques en tenant compte des potentialités forestières, ressources naturelles et des projets socio-économiques et ainsi assurer leur développement rural intégré.
Ce programme, financé par l’Union Européenne, est mis en œuvre par un consortium de 4 ONGs (Join for Water, Tropenbos RD Congo, Bos plus et Tropenbos International). Il est exécuté dans le territoire de Bafwasende, province de la Tshopo, plus précisément dans 6 CFCL : Barumbi-Tshopo, Bafwamogo et Bapondi (déjà reconnues) ; Bafwabula, Bafwapada, Bafwadodi (en processus) et 3 villages limitrophes (Baego, Bafwaboli, Batama).