Tshopo : Tropenbos RD Congo fait la promotion de droits fonciers pour les femmes et groupes marginalisés

L’accès équitable des femmes et des jeunes aux ressources naturelles et foncières au cœur d’une campagne qu’a initiée l’ONG Tropenbos RDC dans la province de la Tshopo. Cette activité « veut emmener les femmes et des jeunes à une jouissance vers l’égalité de genre vis-à-vis des droits d’accès aux ressources foncières, en vu de renforcer leur influence en cette matière », souligne le Professeur Bibiche Salumu, experte en genre et consultante à Tropenbos au cours d’une conférence de presse animée en mars 2020. C’était au siège de Tropenboss RDC dans la ville de Kisangani.

Sont concernés aussi par cette campagne, d’autres groupes marginalisés, notamment les pygmées à exercer leurs droits dans la gestion des ressources naturelles. A en croire le Professeur Bibiche Salumu, malgré certaines avancées et la volonté des nations à l’occurrence la RDC avec son arsenal juridique à promouvoir les droits des personnes indépendamment de leur sexe, âge et conditions physiques, les inégalités demeurent. « La catégorie la plus vulnérable est la femme », fustige-t-elle.

Encore des efforts en famille et politique

La consultante de Tropenbos énumère certains comportements au niveau de la famille qui ne favorisent pas la jouissance de ces droits. « Il existe encore des normes sociales pérennisées par les membres de nos communautés qui encouragent parfois la discrimination des femmes, jeunes, personnes vivant avec handicap et pygmées ».
Elle pointe du doigt accusateur également le pouvoir politique. « Les lois ne parlent pas clairement de l’égalité du genre. D’autres sont parfois contradictoires. Ou encore, les institutions économiques, qui n’ont pas des mesures incitatives pour que ces groupes défavorisés jouissent de leur droit d’accès à la terre », souligne le professeur Bibiche Salumu.

Ces inégalités, ajoute-t-elle, sont documentées par des chercheurs et institutions à travers les études. Le résultat montre des conséquences flagrantes sur l’émergence de groupes marginalisés. Bibiche Salumu cite à titre illustratif un rapport de la Banque Mondiale intitulé Promote land rights to empower rural women and end poverty de 2016 qui démontre que 70% d’individu n’ont pas accès au droit foncier. Il en est de même pour les jeunes contrairement aux vieux.

Acquérir un esprit revendicatif

Les recherches sur la Gestion des ressources naturelles en province Orientale démembrée : Etat de lieux, défis et perspective de 2017 menées par le professeur Bibiche prouvent que « la femme peut obtenir des droits fonciers par l’intermédiaire de son époux tant que dure leur mariage. Par contre, en cas de divorce ou du décès du mari, elle perd ce droit ». Ces mêmes études montrent que « des telles inégalités nuisent à la participation des femmes au développement et les empêchent d’obtenir des meilleures conditions de vie de leurs familles ».

Cette campagne va se dérouler en milieux urbains que ruraux des provinces de la Tshopo, l’Ituri et de la Mongala où intervient Tropenbos RDC. Le but est d’informer et de sensibiliser pour parvenir à susciter un esprit revendicatif chez les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés sur leur droit d’accès aux ressources naturelles.