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Auteurs: Tabin Lissendja, Samuêl Begaa and Alphonse Maindo

DR Congo - 2014

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En RD Congo, la gestion des ressources forestières s’effectue dans un contexte socio-économique et politique post-conflit qui lui donne un caractère particulier et délicat. La décennie 2000, caractérisée par une insécurité généralisée, a exacerbé le développement de l’économie de survie en contraignant une majorité de la population à des activités de subsistance et informelles plus ou moins illicites/illégales. La fin de la guerre qui était censée normaliser l’exploitation forestière en RDC n’a pas beaucoup amélioré la gouvernance forestière malgré une nouvelle législation. Au contraire, on observe un accroissement de la pression sur la forêt de la part de divers acteurs industriels mais surtout artisanaux ainsi que par les communautés locales elles-mêmes confrontées aux dures réalités de survie.

Face à la crise galopante au pays et à la démission de l’Etat de ses responsabilités primaires, la population met en place des initiatives locales en vue d’assurer sa survie. Parmi les initiatives de survie développées, la présente étude s’est intéressée particulièrement à l’exploitation forestière artisanale à travers les petites et moyennes entreprises forestières. Celles-ci sont très actives en République Démocratique du Congo et particulièrement dans la région de Kisangani située en pleine forêt équatoriale où les populations rurales, mais aussi urbaines vivent au dépend de la forêt. Le bois d’œuvre, le charbon de bois et le bois de chauffe, les briques cuites, le palmier à l’huile et l’hévéa ainsi que les PFNL dont les Fumbwa ( Gnetum spp) et les rotins constituent des exemples des principaux produits forestiers régulièrement exploités et font l’objet de la présente étude.

Bien qu’apparemment moins contrôlée que l’exploitation industrielle, l’exploitation artisanale de la forêt fait l’objet de différentes taxes collectées par les services publics dans la région de Kisangani mais dont la destination finale reste à clarifier (trésor public ou poches de collecteurs).

En effet, l’exploitation des produits forestiers à travers les petites et moyennes entreprises dans la région de Kisangani contribue, dans une certaine mesure, au bien-être des ménages, à la promotion du genre et à la sécurité alimentaire et énergétique des foyers grâce aux revenus obtenus, mais aussi à la réduction du taux de chômage dans les milieux d’exploitation. Les enquêtes réalisées montrent que les hommes, mais surtout les femmes sont très actives dans la commercialisation des produits forestiers et les gains obtenus apportent un appui non négligeable à l’équilibre des ménages. En revanche, l’exploitation des produits tels que le bois d’œuvre, le charbon de bois, le bois de chauffe, les PFNL et le palmier à l’huile, bien que bénéfique aux communautés locales et aux exploitants, porterait préjudice à la préservation de la biodiversité et pourrait contribuer au changement climatique dans la région de Kisangani et ce, au regard du rythme d’exploitation. Des études approfondies en la matière pourraient donner des éléments chiffrés susceptibles de quantifier le rythme de la dégradation de la forêt dû à l’activité humaine dans la région de Kisangani.

En conséquence, les services étatiques qui prélèvent les taxes sur les petites et moyennes entreprises forestières dans la région de Kisangani, les centres de recherche sur l’environnement, les ONG nationales et internationales qui s’occupent des questions environnementales, les exploitants artisanaux et les communautés locales doivent travailler de commun accord pour coordonner leurs actions en vue d’assurer une gestion durable de la forêt congolaise, principale ressource naturelle pour les populations locales.

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